Épuisés de nos aventures précédentes nous cherchons un wwoofing où nous installer une petite semaine. D’autant plus que le besoin de la première vrai douche se fait (res)sentir. Nous orientons nos recherches vers les environs du lac Taupo, formé lors d’une des plus grosses explosions volcaniques de tout les temps. Non loin du lac se trouvent des spots de grimpe que nous espérons tester, ainsi que le parc national du Tongariro qui offre l’opportunité de gravir la montagne du destin, en Mordor.
Malgré un après-midi recherche de wwoofing infructueuse, nous nous dirigeons tout de même vers Taupo. La douche et la machine des vêtements pourrissants attendrons !
Toujours en stop et encore très chanceux, nous faisons la rencontre de Joe, une jeune néo-zélandaise qui nous emmène directement à Taupo jusqu’à trouver un coin pour poser notre tente. Sur le chemin, ils calment notre récente phobie de la crevaison (nous sommes toujours aussi lourdement chargés) en faisant une halte aux Huka Falls.
Après une nuit à compter les étoiles filantes d’un ciel enfin dégagé nous passons une journée paisible dans la ville Taupo et finissons par trouver un wwoofing à Turangi, de l’autre coté du lac, et bien plus près du Tongariro. Seul hic, nous sommes censés arriver le lendemain. Décidément cette douche se fait désirer…
Nous nous dirigeons quand même vers Turangi, à l’aide de Solène et Jérôme un couple de français bien sympa qui nous donne des conseils pour l’Australie où ils viennent de passer une année. Ils nous emmènent directement à la ferme où nous pensons demander un bout de pré pour planter la tente.
Mais une fois de plus, tout se déroule mieux que nous l’espérions, puisqu’un lit chacun nous attend dans des petits cabanons,
et mieux encore un feu de camp est allumé autour duquel tout les wwoofeurs s’installent pour écouter Beth et sa guitare.
Beth est la fille de Brian et Johanna et c’est elle qui nous fait visiter la ferme dans laquelle nous comprenons rapidement que nous allons beaucoup apprendre. A eux trois ils se chargent, avec l’aide des wwoofeurs de faire tourner et de développer la ferme de Lisa, une Maorie qui a hérité des terres.
Andy, un allemand reconverti dans la permaculture, nourrit tout ce petit monde de ses savoir et savoir-faire.
Ici à Awhi Farm, on prône la permaculture, c’est à dire l’utilisation optimale des ressources disponibles sur place, en minimisant l’effort fourni. L’électricité provient des panneaux solaires, l’eau est chauffée au bois,
uniquement pour la vaisselle, le compost est de mise, même pour les toilettes,
et l’on mange essentiellement ce que l’on produit : fruits, légumes, œufs, poulet, cochons, miel,…
Pour ce qui est de la toilette, le club de squash d’à côté possède des douches solaires mises à disposition.
Tout se fait de manière collective et dans la bonne humeur, les premiers levés allument le feu pour chauffer l’eau préparent le porridge et ramassent quelques fruits pour le petit déjeuner (en cette année si particulière, les pommes mûrissent avant les tomates).
On prépare aussi le thé avec les multiples herbes à disposition des les jardins.
Après le petit déjeuner, autour de 9h, il est temps de se mettre à l’ouvrage jusqu’au « Tea time » et ses petits gâteaux vers 11h, puis on finit la journée de boulot vers 14h pour manger. La cuisine est faite à tour de rôle par les wwoofeur grâce à un planning astucieux : une personne est responsable d’un dîner et du déjeuner suivant, ce qui lui permet d’utiliser les restes de la veille.
Ce petit programme se répète tout les jours sauf le dimanche qui est le jour du marché et le lundi qui est le jour de repos.
Le travail est assez varié. On peut faire des briques pour finir la maison construite par Javier, un barcelonais inspiré par Gaudi,
jardiner, couper du bois pour alimenter les fours (11 hectares d’osier viennent d’être cédés à Awhi Farm), s’essayer à la construction d’une étrange maisonnette en bûches et en tessons de bouteilles,…
Les matériaux utilisés pour les différentes construction sont issus des sols alentours ou de récupérations diverses. Et les projets s’enchaînent depuis plusieurs années. Les prochains : fabriquer des vêtements de mode avec des uniformes de gardien de prison récupérés il y a peu, ou encore repeindre les bungalows en y intégrant les principes de la permaculture.
Le dimanche donc, c’est marché. On y vend des pizzas, du pain, des légumes, d’autres produits locaux (fromage, miel, oeufs) des outils de jardinage, des livres sur la permaculture, le tout animé en musique.
D’autres exposants sont également présent, dont un vendeur de meubles de jardin entièrement réalisés en pneus.
L’affluence au marché est encore faible puisque cette idée s’est concrétisée il y a peu, mais nous lui promettons un avenir radieux!
Durant notre temps libre, nous passons les après midis et les soirées avec les autres wwoofeurs du moment : Yusan un coréen qui apprend la permaculture en wwoofant à travers le monde depuis 2 ans, Julien un français amoureux des arbres joueur de cornemuse, Tohn un jeune nounours néo-zélandais, une famille slovaque en projet largement sponsorisé de reconstruire leur vie autour du wwoofing, et Vladimir un autre slovaque qui a rejoint la ferme grâce à Jan et Zuzana qui sont, de part leur blog, assez connu dans leur pays. Il se pourrait d’ailleurs que l’on passe à la télé slovaque 😉
Les activités sont multiples : slackline, musique, discutions des projets de chacun, baignades et sauts dans la rivière,…
Enfin bref, toutes ces énumérations sont là pour vous dire que ce voyage, avec ses expériences et ses rencontres très variées, continue à être à la hauteur de nos attentes.